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l'ardoise


L'exploitation ardoisière a façonné les paysages du département et marqué les esprits. De Fumay à Rimogne en passant par Monthermé, la présence des verdoux (ou verdaux), témoigne de l'importance des chantiers menés au travers des siècles.
D'abord à ciel ouvert sous l'impulsion des moines de Signy (XIIème siècle) et de Bonnefontaine (XIIIème), l'exploitation devient assez vite souterraine pour connaître son apogée entre le 18ème et le milieu du 19ème siècle. Un article écrit par Vialet et décrivant l'organistion d'une ardoisière de Rimogne figure même au sein de l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert (1760).




Du fond (craboteur, coupeur, porteur...) ou du haut (fendeur ou débiteur), l'ardoisier ardennais reproduisait fréquemment un schéma social connu de siècle en siècle. Jusqu'au début du 20ème siècle, le jeune homme occupait souvent dans l'adoisière, et avec grande fierté, la place laissée libre par un père ou un grand-père parti en retraite. Malgré des conditions de travail et de vie très difficiles, à Haybes, Fumay, Rimogne ou Harcy, on devenait ardoisier de père en fils. En assurant l'exhaure (par pompage de l'eau), les femmes assuraient un complément de salaire au mari ardoisier. Les gamins trouvaient souvent, dans les baraques à la surface, le moyen de générer un tout petit pécule.









Sur le territoire d'Harcy, quatre sites seront exploités : la Fosse aux Bois (1839), la Rocaille (1840), la Richole (1842) et également Risque-Tout. La grève d’avril 1901 amena la constitution, par les ouvriers licenciés, d’une « Société coopérative ouvrière ». Celle-ci fut inaugurée le 7 juin 1903 et dissoute en 1908.



Le 20ème siècle sera fatal à l'exploitation de l'ardoise dans le département.
La guerre de 14-18 puis celle de 39-45 porteront un coup fatal à l'activité : les puits sont noyés et leur remise en route s'avère trés couteuse. Le travail à l'usine (mieux rémunéré et moins dangereux) attire une main d'oeuvre qui délaisse peu à peu une activité pratiquée de siècle en siècle par les membres de la famille. Autrefois symbole de fierté, le travail à l'ardoisière ne suscite plus d'engouement. Bien au contraire, il incarne un symbole d'échec social. La fermeture des dernières ardoisières à Fumay et Rimogne devient définitive en 1971. Ironie de l'histoire, la seule activité aujourd'hui liée à l'ardoise se situe sur le territoire d'Harcy. Il s'agit de l'exploitation d'une carrière à ciel ouvert (avec des moyens plus modernes que les moines autrefois) qui alimente l'usine de Broyage de la SICA.

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